Chapitre 1
Rencontre
« Encore 50
minutes ? Mon Dieu on s'ennuie ici ... » Cela faisait
seulement 10 minutes que Lylia était en salle d’études que déjà
elle s’ennuyait et voulait que l’heure soit terminée. Lylia
n’avait jamais pu travailler en permanence, peut-être était-ce à
cause de ces surveillants qui vous regardaient sans cesse et vous
réprimandaient dès que vous demandiez un renseignement à un
camarade de classe avec une grosse voix, aussi menaçante que
ridicule. Alors, un livre de mathématiques ouvert devant elle, elle
s’amusait à regarder ses camarades travailler ou au contraire,
comme elle, faire semblant d’étudier en consultant l’heure
incessamment. Lylia n’arrivait
pas à se concentrer sur ses maths car elle n’avait jamais aimé
cette matière, « comme ton père » disait sa mère,
Monny. C’était bien la dernière à pouvoir parler de son père,
Frédéric, car il avait disparu, il y a 13 ans, lorsque Lylia avait
1 an, étrangement sans que personne ne puisse expliquer comment.
Même pas Monny. Tout en sachant très bien que la disparition de
Frédéric Norad était anormale, la police classa l'affaire. Mais
personne n’était dupe, on savait tous que quelque chose se cachait
sous sa disparition. On parlait d’une fuite, car son père n’était
effectivement pas tout blanc et on le soupçonnait de trafic. Simples
suppositions...
Mais depuis la
disparition de son père, des évènements étranges étaient
survenus à plusieurs reprises. Des choses insignifiantes pour la
plupart, si bien que Lylia en était venue à croire qu'elle devenait
paranoïaque. Toutefois, une chose était vraiment étonnante. Elle
avait entendu plusieurs fois sa mère parler dans le vide, comme si
quelqu'un l'écoutait et lui répondait. Et dès que Lylia lui
demandait avec qui elle parlait, sa mère lui disait qu'elle ne
parlait à personne, qu'elle était simplement fatiguée.
Peu convaincue,
Lylia lui lançait un regard sceptique et mécontent et partait dans
sa chambre. « Ca
sonne !!!! »
Aussitôt, tous les
élèves se levèrent en criant car c’était la fin de la journée.
Lylia alla rejoindre son meilleur ami, Mark au prix de grands efforts
à travers la foule d’élèves surexcités. Ils discutèrent
joyeusement en se dirigeant vers leur classe. Et c’est là que,
pour la première fois ils le virent. Un grand garçon, mince, la
peau mate et qui semblait plus âgé que Lylia. Il avait un regard
orgueilleux et profond mais son corps entier respirait la solitude.
Il était accoudé à un casier et semblait attendre quelque chose ou
quelqu'un. Ils s’arrêtèrent devant lui en lui souriant.
« Tu es
nouveau ?
-Oui. (il avait une
belle voix, grave et modérée) -Je m’appelle
Lylia Norad et voici mon ami, Mark Sandri. -Salut. Je suis
désolé mais je suis un peu pressé. A une prochaine fois peut-être
! » Et il tourna les
talons. Lylia et Mark échangèrent un regard surpris : il était
inhabituel qu'un nouvel élève refuse l’amitié des « anciens ».
Ils haussèrent les épaules et repartirent en direction de la
sortie. La deuxième fois
que Lylia vit le nouveau venu, il marchait devant elle dans la rue.
Elle s’approcha de lui mais avant même qu’elle ne lui adresse la
parole, il lui dit sans se retourner : « Salut »
Quoique un peu
surprise, Lylia lui répondit : « Pourquoi
nous as-tu quitté si précipitamment tout à l’heure ? - Je suis un peu
pressé excuse-moi !
De toute évidence,
il était nouveau dans la ville car il regardait autour de lui comme
s’il découvrait un autre monde. - Non ce n’est
pas grave ! Comment t’appelles-tu ? - Tony Richie. - Bienvenue Tony !
dit-elle en lui adressant un clin d’œil. A demain ! » Et elle prit la rue
opposée à celle qu’empruntait Tony. Le lendemain,
lorsque Lylia arriva au collège, elle le croisa dans un couloir. Il
avait l'air fatigué et pressé. Elle tenta tout de même de lui
parler. « -Salut !
Alors tu as eu le temps de visiter le collège ?
Oui merci. »
Il resta un instant devant elle, il la fixait, elle avait
l'impression qu'il la jaugeait du regard. Mal à l'aise, Lylia
préféra le laisser. Elle était vexée, car il semblait ne pas
l'aimer. Elle le vit quelques instants plus tard qui se dirigeait
vers les salles de physique. Elle l'y rejoignit et lui demanda : Qui as-tu
comme professeur ?
M. Salun. Oh, oui moi
aussi ! Nous devons avoir classe regroupée en physique... Elle lui
jeta un coup d'oeil pour voir sa réaction mais il restait de
marbre.
C'est très
bien. On devrait y aller, le professeur arrive. Et il ne lui dit
plus rien jusqu'à la fin de la journée. Agacée, Lylia décida
d'être elle aussi distante et de ne pas lui parler. Elle n'aimait
pas avoir l'impression de déranger et manifestement il ne voulait
pas d'elle. Il allait donc se débrouiller tout seul.
Le lendemain
après-midi, ils avaient deux heures de sport. Badminton. Lylia était
dans l'équipe de Mark, et le professeur demanda à Tony de les
rejoindre. Lylia et Mark se renfrognèrent car ni l'un ni l'autre ne
l'appréciait beaucoup. Peu de gens, d'ailleurs ne semblaient bien
l'aimer. Personne en fait car il ne parlait pas. - Joue avec
Tony, moi je suis en remplacement, dit Mark d'une voix qui laissait
sous-entendre qu'il n'avait absolument aucune envie de jouer, et
encore moins avec Tony. Lylia haussa les
épaules, s'empara d'une raquette, en donna une à son compagnon de
jeu et se dirigea vers le terrain sans un mot.
Tony était très
fort. Il n'eut pas de mal à battre Lylia, le tout avec un style
parfait.
Où as-tu
appris à jouer ? Ne put s'empêcher de lui demander une Lylia toute
essoufflée. Dans un club,
près de chez moi. Au fait, je tenais à m'excuser pour hier, je
n'ai pas été très sympa.
Surprise, Lylia dit
: Euh... non...
c'est pas grave... t'inquiètes pas... En sortant des
vestiaires, Lylia croisa Mark. Elle l'appela et lui dit qu'il s'était
excusé.
Tu parles ! Il
s'est juste rendu compte qu'on ne se faisait pas d'amis en méprisant
les autres. De retour chez elle
et une fois son travail fait, Lylia s'allongea sur son lit. Elle ne
comprenait pas pourquoi Tony était si distant et si brusque. Il lui
avait paru très étrange qu'il s'excuse ainsi. Elle ne voulait pas
se l'avouer, mais cela lui avait fait plaisir qu'il lui parle. Tout à coup,on
frappa à la porte et elle sursauta. Oui ? Sa mère passa la
tête par la porte entrebâillée. Lylia avait toujours trouvée sa
mère très belle. Elle avait de longs cheveux blonds ondulés,
ramassés le plus souvent en une longue queue de cheval, qui lui
descendaient jusqu'au milieu du dos. Ses yeux bleus pétillaient de
vie et d'intelligence. Elle était fine, élancée. Mais, malgré sa
beauté et sa vivacité d'esprit, Monny avait toujours refusé
l'amour d'un autre homme, depuis la disparition du père de Lylia.
Cette dernière n'avait presque rien de sa mère. Elle avait les
cheveux auburn, les yeux marrons. Seule sa taille longue et fine
rappelait le lien de parenté. Elle ressemblait plus à son père. En
effet, dans le salon, une photo accrochée dans un cadre en or
représentait Frédéric, Monny et Lylia. Sur cette photo, elle était
le portrait craché de son père...
Ma chérie, on
mange ! Oui maman
j'arrive... répondit-elle toujours plongée dans ses pensées. Ca ne va pas ?
Que se passe-t'il ? Rien ne
t'inquiète pas ! Je descend.
Et Monny referma la
porte.
Après avoir dîné,
Lylia se déshabilla, se brossa les dents, dît au revoir à sa mère
et se glissa dans son lit. Aussitôt, elle repensa à Tony. Il
occupait à présent tout son esprit. Mais de plus en plus, son image
devint floue et elle plongea dans un sommeil rêveur. Elle était dans
l'avenue Georges V. Elle marchait lentement, sans se précipiter.
Puis elle entendit des pas derrière elle, alors elle se retourna.
Elle ne fut pas surprise de voir Tony. Il la regardait en souriant.
Il lui raconta alors une histoire extravagante qu'elle n'entendait
qu'à moitié comme si le volume était réglé au plus bas. Elle
entendait cependant des bribes. Il parlait d'un autre monde, de sa
ville natale, de son père... Il s'approcha d'elle, ses yeux
l'observant, et elle entendit alors mieux ce qu'il disait, ses
paroles résonants contre des parois invisibles. C'est là qu'elle
s'étonna qu'il lui parle de ses origines, alors qu'il avait évité
jusqu'alors de parler de lui-même. Il s'approchait toujours plus,
ses yeux noisettes plongés dans les siens. Elle se releva alors en
sursaut avec la sonnerie, perçante et toujours très agaçante de
son réveil. Elle s'habilla en
vitesse et pris son petit déjeuner rapidement. Lylia se demandait la
signification de son rêve. Ce nouveau au comportement si inhabituel
l'intriguait tellement... Arrivée a l'école
en avance, Lylia s'installa à sa place et finit ses maths qu'elle
devait faire pour le lendemain. Elle entendit des pas, leva la tête
et vit Tony.
« - Salut ! » Il lui répondit
par un signe de tête.
« Tu as perdu
ta langue cette nuit ? plaisanta Lylia. Non. Tu sais que...
j'ai rêvé de toi ? Dit Lylia, rougissante, c'était très bizarre
tu me parlais d'un... d'un autre monde. Ah oui ?
Dit-il en rigolant. Lylia l'observa. Il
avait l'air de meilleure humeur ce matin-là. Ils s'observèrent
quelques minutes et furent interrompus par Mark qui entrait dans la
classe. Surprise, Lylia sursauta. Tony, lui, détourna les yeux
calmement, pris ses affaires de français, et sortit de la classe.
Mark et Lylia restèrent tous deux silencieux. Elle tourna le dos,
mécontente qu'il les ait surpris à ce moment-là, prit à son tour
ses affaires de français en sentant que Mark la suivait du regard,
et se dirigea vers la porte lorsqu'il lui saisit le coude, la poussa
dans la classe et ferma la porte. Etonnée par cette violence, Lylia
l'observait. Qu'y a-t'il
?demanda-t'elle. C'est étrange,
parce que hier encore tu me disais que tu ne l'aimais pas, et
aujourd'hui je vous trouve en tête à tête ! Mais n'importe
quoi, on discutait ! Écoute, c'est
bizarre mais tout à l'heure, il avait les pupilles... violettes !
Répondit-il, conscient de l'extravagance de ses paroles mais
déterminé cependant. Mais enfin,
Mark, c'est ridicule ! S'exclama Lylia, riant presque, et soulagée
de retrouver son extravagant compagnon. Arrête de
rigoler ce n'est pas drôle du tout ! Siffla-t'il. Dès que ses
prunelles changent de couleur tu ne le quittes plus des yeux, comme
si tu plongeais dans son regard... Mark, arrête
de délirer !
Agacé, il ouvrit
grand la porte et sortit furieusement de la salle sous le regard
intrigué de ses camarades de classe. Quand Lylia sortit, Maysan, sa
meilleure amie, vint la rejoindre. Qu'est-ce qui
s'est passé ? Mark n'avait pas l'air très content en sortant... Oh rien... Il
délire...
Mais c'était sans
grande conviction que Lylia lui répondit. Car Mark avait semer le
doute en elle. Il était vrai que Tony avait un comportement
inhabituel. Et elle avait déjà remarqué une anomalie dans son
regard. Mais enfin ! C'était ridicule ! Hypnotiser ? C'était
impossible... Arrivée près de
la salle de français, Lylia aperçut Tony assit contre un arbre. Il
lisait un gros livre, très vieux avec des symboles étranges sur la
reliure. Elle s'approcha
doucement pour ne pas qu'il la voit mais quand elle arriva à sa
hauteur, il dit, sans lever la tête et un grand sourire aux lèvres
:
Inutile
d'essayer de me surprendre ! Honteuse, elle
s'approcha pour lire le titre du livre, mais elle ne comprit pas le
langage complexe qui s'étalait sur toute la couverture. Inutile aussi
d'essayer de comprendre le titre. Tu ne veux pas
me dire ce que tu nous caches depuis le début ?
Comment ça ?
Arrête !
Vas-y dis-moi. Au faite tu
diras à ton ami qu'il est très perspicace ! Elle sursauta. Pardon ?
Comment es-tu au courant ? Et qu'entends-tu par « perspicace »
? Oh rien, je
plaisantais c'est tout... éluda-t'il. Très drôle,
vraiment. Comment es-tu au courant ?
On me l'a
dit... N'importe
quoi, personne ne te parle mis à part moi. Merci... Répond-moi. Je vous ai
entendu... Et comment
as-tu pu nous entendre d'ici ?
Il
souria et lui fit un clin d'oeil : Je viens d'un
autre monde... Tu es en retard, et moi aussi. Dépêchons-nous. Elle était
furieuse contre lui. Elle détestait ce petit air énigmatique et
c'est pourquoi elle partit sans même lui adresser un regard.
La journée se
passa sans autres incidents quelconques. Lylia évita Tony toute la
matinée, mais au moment du déjeuner, elle ne put s'empêcher de
l'inviter à leur table au grand mécontentement de Mark, car il ne
s'était pas encore fait beaucoup d'amis. Cela dit, cela ne
l'étonnait pas. Il était à la fois arrogant et indifférent. Il
avait l'air plus âgé, plus mature qu'eux, l'air souverain aussi.
C'était au contraire ce qui attirait Lylia chez ce garçon. Sa
différence. Lylia était différente, Tony l'était aussi, elle en
était sûre. D'une autre façon peut-être. « Je viens d'un
autre monde ... ». Peut-être était-ce vrai, ça ne
l'étonnerait pas. Prenant conscience de ses pensées aussi ridicules
que déroutantes, Lylia quitta le self et alla réviser sa biologie
au CDI, car elle avait un test le lendemain. Mais il lui était
impossible de se concentrer. Cela s'aggrava lorsque Tony s'installa
tranquillement devant elle, un petit sourire en coin. Elle le
regardait furtivement : il avait de beaux yeux noisettes, les cheveux
auburn, la peau mâte. Il leva les yeux, elle les baissa n'ayant
cessé de lui en vouloir, et se re-concentra difficilement sur la
reproduction des cellules du corps humain. Ce soir-là, encore
une fois, Lylia croisa Tony. Il s'approcha d'elle, mais elle l'arrêta
net :
Je ne
t'adresserais pas la parole avant que tu ne m'aies expliqué ce que
je veux savoir.
Tu ne me
croiras jamais si je te disais mon secret. En fait je te l'ai déjà
dit... Il est vrai que je ne suis pas comme les autres. Mais toi non
plus tu n'es pas comme les autres, et ça personne ne le remarque !
Vous vous arrêtez à ce que vous voyez mais ne cherchez pas à en
comprendre plus. Les gens d'ici sont bêtes. Il suffit de voir que
personne ne me parle juste parce que je suis différent pour
comprendre à quelle point ils sont idiots. Non pas que cela me
dérange, au contraire ! « Les
gens d'ici »... D'où viens-tu, toi ? Tous les autres te
craignent car tu es renfermé, et tu as l'air... plus âgé, plus
fort, plus autoritaire, plus indépendant, un mélange de toutes ces
choses. Tu ne recherches pas la compagnie, tu veux être seul, tu
agis seul. Tu n'aimes pas les gens et tu les méprises. Ou plutôt
tu « nous » méprises. Comment pourrait-on avoir envie
de parler à quelqu'un comme toi ? Alors tu vois, ce n'est pas ton
aspect qui nous arrête chez toi, c'est ce qui se dégage de toi...
C'est tout cela chez toi qui nous intrigue. « Nous »
sommes peut-être idiots à craindre la différence, c'est vrai.
Mais tu n'as rien d'un collégien de 14 ans qui pense à étudier, à
voir ses amis. Tu as d'autres préoccupations, tu n'es pas d'ici.
Pas de cette vie. Et lorsque nous t'interrogeons, tu nous envoies
balader. Alors oui, c'est vrai tu n'es pas de ce genre de personne
avec lesquelles on aime passer du temps. Et pourtant moi ça ne me
dérange pas... Peut-être parce qu'il n'y a qu'avec moi que tu te
comportes à peu près normalement... Bref, tu sais, s'il n'y avait
pas ce petit quelque chose au fond de toi que je ne m'explique pas,
tu serais quelqu'un de tout à fait normal, et je t'assure que
personne ne te craindrait bien au contraire. Si toi tu ne te
considérais pas comme différent, il y a de grande chance pour que
cette discussion n'est pas eu lieu car personne ne te soupçonnerait
de rien. Tu te penses (et tu l'es sûrement) différent. Comment
voudrais-tu que nous ne te considérions pas comme tel ? Lorsque Lylia eut
fini sa tirade, Tony explosa de rire à la plus grande surprise de
son interlocutrice. Puis il dit riant encore :
Peut-être
serait-il plus simple que tu sois une personne comme une autre. Tu
te poses trop de questions ! Comment ça ?
Écoute, je ne
peux pas te le dire maintenant. Tu comprends, c'est un de ces
secrets qui a besoin de mûrir avant d'être dévoilé. La façon
dont il sera présenté doit être bien choisie. Crois-moi, ce n'est
pas une de ces choses que l'ont peu balancer sans se préoccuper de
ce qu'il deviendra. Et ce n'est pas un secret que tu risques
d'oublier. Alors m'accorderais-tu quelques semaines ?
Lylia le regarda,
intriguée. Lui, accoudé au mur la regardait, presque implorant. Quelques
semaines alors. Merci... Il la regarda une
dernière fois, soulagé, et s'en alla. Intriguée, elle
rentra chez elle, se remémorant la discussion qui venait d'avoir
lieu. Les paroles de Tony mûrirent en elle et elle fit un lien
qu'elle n'avait pas envisagé sérieusement jusqu'alors. Dans la
matinée, il lui avait dit en rigolant, certes, mais il lui avait dit
tout de même « Je viens d'un autre monde » . Et là, il
lui avait avoué qu'il lui avait déjà révélé son secret ! Cela
paraissait quelque peu invraisemblable, mais il était tellement
étrange... C'est vrai que cela ne la surprendrait pas plus que ça...
Elle imagina déjà la scène où il lui révèlerait son secret :
« Lylia je ... » « Chut, je sais déjà »
dirait-elle. Elle rigola et se secoua la tête pour interrompre ses
pensées ridicule, pur cliché d'un film hollywoodien, et sorti la
clef de chez elle. Mais elle se stoppa net sur le perron : la porte
était entrouverte. Bizarre, elle était toujours la première à
rentrer... Elle entra dans sa maison et appela sa mère qui ne lui
répondit pas. Elle pensa tout d'abord à un cambriolage mais tout
était à sa place, même les objets de grande valeur. Alors elle fut
prise d'une grande panique et son instinct lui cria de partir, ce
qu'elle fit. Elle se précipita dans la rue et se heurta à
quelqu'un. Elle leva à peine la tête pour s'excuser et elle
s'apprêta à recommencer à courir en direction de l'atelier de
peinture de sa mère lorsqu'une main puissante se referma sur son
poignet. Elle faillit crier mais elle reconnut Tony. Sans même se
demander la raison pour laquelle il était là, elle l'informa,
haletante, de l'effraction. Ils allèrent alors tout deux devant chez
Lylia. Plus courageuse que lorsqu'elle était seule, elle entra d'un
pas hésitant. Elle appela à nouveau sa mère et Tony lui lança un
regard moqueur. Bah quoi ? Non, rien, lui
répondit-il, toujours aussi rieur. Un bruit de
vaisselle brisée leur rappela la raison de leur présence ici. Tout
à coup, quelqu'un surgit de la cuisine. Tony se plaça devant Lylia
d'un mouvement défensif, mais elle eut le temps d'apercevoir le
visage de l'inconnu. Il était grand, très grand. Il avait un visage
plus pâle que celui de Tony, mais plus mâte que Lylia. Ses cheveux
étaient blonds et courts. Ses yeux avaient une belle couleur :
mélange de bleu et de vert. Il ne devait pas être beaucoup plus âgé
que Tony. Il avait le même regard que lui, peut-être plus mâture...
Il avait également le même nez, fin et délicat. Ces ressemblances
troublèrent Lylia. Elle sursauta lorsqu'elle se rendit compte que
Tony et l'homme se parlait, mais d'une langue qu'elle ne comprenait
pas. Elle les écouta jusqu'à ce que l'homme se tourna vers elle et
lui dise : Bonjour, je
suis Bastien. Et toi tu es Lylia n'est-ce pas ? Je suis désolé
pour l'assiette, je suis un peu maladroit... dit-il avec un sourire. Surprise, Lylia lui
répondit : Pourrait-on
m'expliquer ce qu'il se passe ? A ce moment précis,
la porte d'entrée s'ouvrit en grand et Monny apparut dans
l'embrasure de la porte. Coucou ma...
Oh ! Maman je
voulais t'appeler mais... Bon eh bien,
il est temps de tout te dire je crois...
Oui, il est
temps en effet, répondit Tony et l'homme, presque d'une même voix.
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